Ménage à trois

Le jeudi matin, je reçois une belle lettre bien décorée du ministère de l'intérieur m'informant que je n'ai plus de permis.

Le samedi, soit deux jours après, je suis censé emmener mes enfants voir l'océan. Sachant que là où on a réservé, y aller en train n'aurait aucun intérêt.

Un petit coup de stress.

Je téléphone, beaucoup, tout azimuts, pour trouver une solution, c'est-à-dire quelqu'un qui accepte de nous conduire. C'est pas gagné : il faut que cette personne parte avec nous, passe une semaine avec nous, et nous ramène. Je passe une annonce sur Blablacar, mais il ne reste que deux jours, et on va dans un tout petit village. J'essaie de trouver un chauffeur sur un site de services entre particuliers. J'appelle mes amis.

Là, miracle : Cécile est ok pour venir, elle cherchait une destination au dernier moment !

Trop bien.

Cet hiver, ma copine et moi avions réservé deux bungalows voisins, elle avec ses petits, moi avec les miens. Entretemps, elle me largue. Tout content de sauver les vacances des petits, j'informe mon ex de la bonne nouvelle : une copine va nous conduire.

La suite s'écrit en textos : 

"Une copine ?"

"C'est qui cette copine ?"

"Je la connais ?"

"Je peux t'appeler ?"

"Ecoute si c'est ça moi je ne viens pas, j'annule tout".

(cette ex est la même que celle de l'article consacré à la recette de cuisine, on reconnaît son style).

Elle téléphone à un de mes potes dont elle a le numéro. Heureusement, il est au courant et lui confirme mes dires : "une amie sans ambiguïté". Elle redescend un peu en température (c'est bien elle qui m'a largué deux mois avant....).

Cécile réserve un emplacement avec une tente, mais elle a froid, et dès le lendemain je l'héberge dans le bungalow, je dors sur la couchette, et mon ex... développe des soupçons. Le tout au milieu de 7 enfants (des à nous, des pas à nous qu'on nous a prêté).

Bilan sexuel des vacances : je me retrouve avec deux filles et je passe sept nuits sur la banquette. J'ai dû mal m'y prendre quelque part.