L'amour se divise en deux

Ben oui. Tu savais pas ?

D'abord il y a la passion. La passion, c'est Steena qui revient encore et encore, en allant toujours plus loin (cette fois elle profite de ce que nous n'habitons pas dans les mêmes villes pour me dire qu'elle m'aime, que je lui manque, qu'elle ne pense qu'à être dans mes bras) et puis du jour au lendemain plus rien, ça retombe, quelque chose me dérange chez toi, je ne te fais pas confiance (c'est pourtant moi qui aurait bien des raisons de ne pas lui faire confiance....), je préfère annuler pour la deuxième fois notre week-end.

C'est usant ces revirements, peut-être même que ça l'use elle-même. Je me demande s'il n'y a pas un lien avec le fait qu'elle ait été diagnostiquée bipolaire.

Il y a deux hypothèses : soit elle me promène, pour gargariser son égo de voir que ça mord toujours au bout de la ligne, soit je la crois sincère quand elle me dit : si nous vivions dans la même ville je voudrais vivre une histoire avec toi, mais ça me fait peur d'être vulnérable, je me pose 1 000 questions, et qu'est-ce que je vais faire si j'ai envie de te voir tout le temps, est-ce que tu m'empêcheras de faire n'importe quoi ? Le schéma classique de : j'ai peur donc je n'y vais pas, et pour ce qu'il s'agit de vivre pleinement on verra plus tard. Ça serait peut-être pas mal que je lui réponde plus non ? Hypothèse de Laurent : je m'accroche parce qu'elle est jeune et qu'elle a des gros seins. Pas mal comme réflexion. Mais j'ai peur qu'il y ait autre chose : une fluidité quand on parle que je ne retrouve que rarement ailleurs...Les membres de la communauté Oneida, à l'instar de Laurent, pensaient que l'amour n'était qu'un désir sexuel camouflé ; les Shakers ont déclaré que l'amour romantique était une pratique honteuse et prônent le célibat obligatoire (c'est peut-être pour ça, bande de couillons, qu'il n'en reste plus que 3 en 2021...). Pour ma part, je ne peux nier ce que j'éprouve pour Steena, même si ça ne m'arrange pas, même si je parviens à le camoufler jusqu'à ce qu'elle resurgisse.

Ensuite il y a l'attachement. L'attachement c'est Maud qui revient encore et encore, qui me dit qu'elle pense à moi toutes les nuits en s'endormant (dans les bras de son mec). On va se voir bientôt, soit la troisième soirée en 2021. Je lui ai dit que je voulais qu'on parle, et même au téléphone j'ai senti que ça lui plaisait pas du tout. Forcément c'est confortable, j'imagine, d'avoir à disposition son compagnon et son amant. J'aimerais bien être le numéro 1 de quelqu'un, pour voir. Bénéficier d'attention. Ce printemps avec Helena, cet été avec Claire, j'ai fait la même expérience : 1 h 15 et 1 h 30 respectivement, au resto à leur poser des questions : elles n'ont parlé que d'elles. A aucun moment ne sont apparu dans leur cerveau les mots magiques : "Et toi ?". Je ne comprends pas comment ces filles peuvent être en couple, et d'ailleurs elles ne le sont plus pour autant que je sache, ni avoir des amis, sauf à ce qu'elles ne se comportent pas comme ça en amitié.

Mais je m'égare. L'amour se divise en deux. L'idée est donc de réunir tout ça : la passion au début, pas le calcul comme chez certaines (ou certains de l'autre côté, je n'imagine pas que ce soit mieux), puis l'attachement après quelques années. J'ai une piste : Marine. Je l'ai rencontrée dans une VRAIE soirée, avec des VRAIS gens, à l'ancienne, comme au XX° siècle. Et puis mon pote a ensuite organisé un dîner à six, et là ça s'est encore bien passé. Je me méfie de ma capacité d'embellissement inaugural, mais plus tard, évoquant un sujet par sms, elle m'a répondu : tu me raconteras (! incroyable non ?) Et si c'était la perle rare non auto-centrée ?????????