Un appel réussi

Hier, j'ai fait un vrai faux appel à Maud, en appuyant sans regarder, et en raccrochant tout de suite. Parfois, l'appel est si bref que l'interlocuteur n'en a pas trace. Là, ce ne fut pas le cas puisque Maud m'écrit :

"Coucou, ton appel de tout à l'heure était peut-être une erreur mais au cas où... J'espère que ça va toi, ou à peu près... Moi je n'ose pas t'envoyer de message mais je pense à toi et mes sentiments n'ont pas changé, c'est dur mais je me dis que c'était la seule solution. Je t'embrasse".

Les inconscients communiquent, askip. J'ai la sensation de ressentir ce qu'elle ressent : soulagement et satisfaction lundi, lorsqu'elle me largue par texto, en organisant sa vie, et la mienne, pour me récupérer plus tard. Et aujourd'hui de l'intranquillité. Elle en vient même à prendre de mes nouvelles, mais je n'y crois pas. Il n'a jamais été prévu que nous rompions notre lien à jamais ; or elle commence à se demander où j'en suis de ma réflexion (elle ne peut pas me demander aussi frontalement cette question, donc elle demande comment ça va). Son mode de communication, par texto unilatéral, ne permet en effet pas de savoir comment je prend la chose et comment je vois la suite. "je n'ose pas t'envoyer de message" : elle n'ose pas poser la question, parce qu'elle a peur de ma réaction. Elle est définitivement pas très courageuse, et peut-être bien égoïste.

En attendant, je suis passé voir Steena à Sainte-Anne, car elle a eu le droit de m'appeler pour me demander de lui amener des livres. J'était content de la voir, du hug, mais ensuite j'avais un sentiment mitigé, ne sachant pas trop si elle m'utilise, si on peut parler d'autre chose que de Patrick ou de sa maladie, si elle tient à moi, si même j'ai encore autant envie d'elle (grande question déterminante).