Weekend dents de scie

9 h 30 : escalade avec Hubert. Un bon moment globalement, j'essaie de me concentrer sur mes sensations. Toujours l'arrière pensée obsédante de Mathilde, je ne sais toujours pas vraiment pourquoi (oui c'était une histoire d'amour qui a duré 8 mois, mais c'est fini depuis 6 semaines, et je ne pense plus grand chose de positif de cette conne). Je rentre déjeuner chez moi. Je n'aime pas être seul en ce moment.

15 h je retrouve Laurent dans un café où j'étais déjà allé avec Mathilde. Là, elle m'avait raconté qu'au théâtre juste à côté, elle était tombée en extase devant un acteur qui avait enlevé sa chemise, le gars l'avait repérée, il la matait pendant les applaudissements, ses copines lui disait qu'elle pouvait sans problème le rejoindre dans sa loge, et elle me racontait tout ça à moi son mec... Il y a toujours eu quelque chose de malsain, depuis le tout début où elle était avec moi et aussi avec son mec de l'époque.

18 h l'expo Basquiat Wharhol avec Maysane. Un peu sur mon dos à guetter chacune de mes réactions et à les interpréter à l'envers. À ce moment, je me dis que c'est encore possible d'essayer quelque chose sait-on jamais.

20 h 30 on rejoint Nawal, mon amie Libanaise qui m'a présenté Maysane, et son copain. C'est pas aussi fluide que ce à quoi je m'attendais. Au moment de régler, prise de tête avec Maysane (elle souhaite qu'on s'invite à tour de rôle, ok, et me propose donc de payer aussi le resto en oubliant que je viens de payer l'expo. Ça me rappelle évidemment les moments avec Mathilde où elle ne faisait même plus semblant en se dirigeant systématiquement vers la sortie et pas vers la caisse).

23 h 30 : on va prendre un verre au Select. Nous sommes à peu près seuls dans le café avec Elisabeth Borne et son compagnon. On interagit avec trois gardes du corps (deux hommes une femme) qui ont des oreillettes pour leur faire savoir qu'on les a repéré, ils sourient. L'ambiance est plus détendue entre nous.

Dimanche 11 h : on ne fait pas l'amour. C'est vrai que je ne la mets pas dans les meilleures conditions car je ne vais pas trop vers elle physiquement. J'ai pas franchement envie d'elle : elle ne me met pas non plus dans les meilleures conditions car elle est irruptive, volcanique, elle monte très vite pour rien, même si elle redescend aussitôt, et m'explique, petit miracle, qu'elle n'a pas envie de moi, ce qui au fond m'arrange. Elle est beaucoup sur moi en mode : à quoi tu penses ? Pourquoi tu fais ci ? Pourquoi tu fais ça ? Hier elle me propose de me servir de l'eau, je dis non, elle me sert quand même.

Ça ne peut pas aller loin. Je me sens oppressé. Je tiens parce que je ne veux pas être seul chez moi. Le fait de ne pas faire l'amour va m'aider à solder cette histoire, en lui disant : tu vois bien qu'il y a un problème. Vraiment j'ai essayé hier et ce matin mais elle est ingérable pour moi. Comparée à Nawal, dont son mec se plaint gentiment et en plaisantant, ce n'est rien. Maysane est étouffante alors qu'on se voit déjà très peu : si je dis non elle va me reproser trois fois en insistant, elle guette toutes mes attitudes en les commentant, je passe des moments agréables avec elle le temps d'un déjeuner mais au-delà je ne suis pas détendu, elle me crispe et on ne peut évacuer ça ni par le sexe ni par la communication car elle me coupe ma parole pour m'expliquer ce que je pense et elle se plante toujours.

14 h : on débarque dans un barbecue chez des amis à elle, entre expats et juges. Il y a deux soeurs aveyronnaisses et c'est bête mais je vais spontanément vers elles car leur accent me les rend sympathiques (c'est aussi un peu comme ça que Mathilde m'a plu au début). Je discute pendant trois heures avec plusieurs personnes, pas trop avec Maysane que je fuis, et j'ai des échanges agréables, drôles parfois, ce que je n'ai plus avec Maysane.

19 h : de retour chez moi, Anne a la bonne idée de m'appeler pour m'inviter à dîner chez elle en compagnie de Raphaël. Les relations sont particulières avec Anne : on se fritte de temps à autre, on ne se parle plus pendant des mois, on se retrouve TOUJOURS.