Célibat, art-thérapie et rayonnement

Banksy

Comme nombre de célibataires, je me suis inscrit sur un site de célibataires (de célibataires exigeants). Un peu trop exigeants d’ailleurs, puisque je désespère qu’on veuille bien me répondre, voire qu’on veuille bien simplement visiter ma page lorsque j’adresse un mail. Il y en a bien une qui s’y est risquée, le soir où je me suis inscrit, mais après trois soirées au téléphone (où j’ai appris successivement : tout sur son passé amoureux ; tout sur son boulot ; tout sur ses enfants, soit trois fois deux heures environ et – véridique – pas une question sur moi) l’élan s’est émoussé.

Pourtant, IRL, ça fonctionne. Samedi soir, dans la pénombre d’un squat de banlieue bruxelloise, j’assistais à un spectacle de flamenco : un guitariste, un chanteur (je ne comprenais pas ce qu’il chantait mais il semblait avoir beaucoup de problèmes dans son existence) et une danseuse (bien habillée). J’étais avec une amie, qui me demande de lui désigner selon moi la plus jolie fille de la soirée. Je lui désigne celle avec laquelle j’avais déjà croisé quelques regards significatifs (opération compliquée à réaliser sur internet).

Après un break, quand les spectateurs se réagencent autour des tables, ne voilà-t-il pas que la jeune effrontée vient avec ses copines à côté de notre table, et pose sa bière (et son coude !) sur la table ? Et quand mon amie me dit : « tu vois, c’est compliqué le flamenco ! » ne voilà-t-il pas qu’elle intervient dans la conversation ! Je ne sais pas si on peut considérer qu’elle m’a abordée ; personnellement j’aurais tendance à dire que « oui », vu que ça m’arrange.

En fait, c’est une étudiante (donc clairement trop jeune pour moi) en art-thérapie, eh oui, et elle s’apprête à partir avec sa copine en Argentine pour se perfectionner. Plus tard, en partant, je les salue en leur disant : « bonne chance les filles pour l’Argentine », et mon art-thérapiste me fait une bise (à la belge : une seule bise). Mon amie me dit qu’il y a attraction. Moi qui ai dû avoir trois correspondances effilochées après 50 messages sur mon site, voilà qu’une jolie jeune art-thérapiste bientôt argentine serait attractée.

Et ça, c’est parce que ce soir-là j’avais la patate, et donc je rayonnais. Du coup, quand tu diffuses, ben en face c’est susceptible de réceptionner. C’est d’ailleurs je crois un des critères pour entrer au Who’s who : tu dois rayonner. Tu rayonnes pas… c’est mort. Sauf que la communication non verbale n’est pas encore 2.0 compatible.

Je vais donc plutôt tester le speed-dating. Le mois prochain.

En attendant, j’ai trouvé un site bien plus efficace qu’Attractive world, Meetic et AdopteUnmec : c’est aupair.world. J’ai passé une annonce un soir, et en l’espace de 24 h, soixante-dix jeunes filles veulent venir vivre chez moi…